« Voyageur, le chemin n’existe pas, c’est en marchant que se construit le chemin » Antonio Machado

Style de Leadership

Dernier ajout – samedi 4 août 2007.

Exemple d’une séance de coaching : extrait " du journal des psychologues " juillet 2006 :

Notre client est président d’une PME de 300 personnes, leader dans son domaine. Il se pose des questions sur les orientations stratégiques de son entreprise, sur l’autonomie de son comité de direction et sur les capacités managériales de son encadrement.
Il s’interroge également sur son propre devenir professionnel et personnel. Il a cinquante ans, une famille nombreuse et est l’issu d’une grande école d’ingénieur.

Coach MB :
vous m’aviez dit que vous n’aviez " pas de souci pour le projet d’entreprise, que le métier était facile, sans menace externe, mais que c’était la façon de vivre ce projet que vous vouliez améliorer, que vous vous sentez " bouffé ", ce qui nuit à votre vie personnelle et professionnelle ".
Je vous propose aujourd’hui de faire un bilan pour mettre en harmonie vos aspirations personnelles et vos ambitions professionnelles, un bilan qui sera précieux pour vous et pour nous afin de créer de la cohérence avec le séminaire de cohésion d’équipe de cet été, je vous propose d’approfondir votre demande pour établir un contrat relationnel entre nous.
Je serais votre " miroir qui réfléchit tout haut ! " pour que vous trouviez vos solutions.
Je vous invite à déposer votre " cuirasse de dirigeant " qui vous fait taire ce que vous seriez soulager de révéler (vous savez que notre déontologie implique la confidentialité et l’obligation de moyens, c’est pourquoi EF me succèdera pour apporter un autre regard sur l’analyse de votre parcours et le plan d’action à mettre en place).

Coaché PCP :
Ce modèle me plait bien ! En ce qui concerne mes atouts, en effet mes besoins essentiels pour évacuer le stress sont le besoin de compétence et celui de planifier à long terme.

Je sens peut être une contradiction entre mon perfectionnisme et mon besoin de long terme
On peut y voir aussi une richesse par un dialogue intérieur, pour être plus complet, entre prudence présente et projection dans l’avenir !
En ce qui concerne mes fragilités, je reconnais que je suis distant, que j’ai besoin de prendre du recul lorsque je suis trop longtemps en compagnie. Etudiant on me disait " tu as aussi besoin des autres ". Je reconnais que je suis critique, que je ne sais pas dire car j’ai besoin que les gens sentent ". Quand les gens ne sentent pas, je suis irrité…

Coach MB :
Votre esprit critique fait partie de votre " ombre "…L’irritation est un bon moyen de s’approcher de son ombre…

Il est important de connaître sa fonction inférieure, son " ombre ", sa partie non éclairée par le conscient, à l’origine d’interactions négatives et de l’accepter pour savoir se réajuster. Vous n’êtes pas parfait et c’est ce qui fait votre charme ! En ce sens le perfectionnisme peut être sabotage.
Il est important d’apprendre à reconnaître où nous sommes bloqués dans notre économie de signes de reconnaissance.
Comme " il n’y a rien de plus pratique qu’une bonne théorie " Lewin, je voudrais vous présenter un modèle de gestion du temps, au niveau du processus relationnel.
Chacun structure son temps en fonction des signes de reconnaissance qu’il peut donner ou recevoir pour s’enrichir ou enrichir l’autre et aussi des signes qu’il peut demander ou refuser pour acquérir de l’autonomie, ou se soustraire aux influences négatives.

Coaché PCP :
C’est vrai que je me méfie de mes émotions, parfois je trouve des gens fascinants puis je réalise que je me suis trompé. Comment être plus en sécurité avec ses émotions ?

Coach MB :
Etre en sécurité avec ses émotions, c’est d’abord les affronter pour les vider de leurs démons…
On distingue par ordre d’apparition dans le développement de l’être :
La peur qui traduit une vision de soi négative et de l’autre positive, -+, je suis faible et l’autre fort.
La colère qui traduit une vision de soi positive et de l’autre négative, +-, je suis fort et l’autre faible
La tristesse qui traduit une vision de soi et de l’autre négative, - -, je suis seul dans un monde hostile
La joie qui traduit une vision de soi et de l’autre positive, + +, je suis heureux dans un monde bienveillant
Il est essentiel de se relier à son ressenti, de prendre conscience des émotions parasites, des émotions qui prennent la place des émotions véritables, celles qui sont socialement acceptées mais qui vous coupent de vous. Les émotions authentiques ne nous trompent pas, elles sont source d’énergie.
Je vous propose de ma raconter votre " dernière émotion ".

Coaché PCP :
Hier, j’étais en colère devant une entorse à la règle, j’ai ruminé en me demandant quelle était la bonne réponse adaptée à mon rôle et n’ai rien fait ! Voilà les faits : le responsable formation envoie une convocation aux nouveaux salariés par l’intermédiaire de leur chef de service. Je suis heureux de les raconter pour qu’ils comprennent la trajectoire de l’entreprise car je ne participe qu’au recrutement des cadres. Or une heure avant la réunion, ma secrétaire m’avertit que la réunion est annulée car le chef de service logistique n’a pas donnée l’information.
J’ai la rage dans les veines, le responsable marketing est coutumier du fait, il fait de son service une forteresse qu’il mène à son rythme or son rythme et lent
Je suis aussi vexé de la désinvolture à mon égard du directeur marketing et du responsable formation.
Je me sens victime, j’aurais donc le droit de me plaindre plus tard !

Revenons sur le mot rythme : que ressentez vous devant une différence de rythme ?
Avec mon ex épouse dont le rythme était lent, je ressens de la dissonance, avec ma nouvelle épouse dont le rythme est très rapide, je ressens de la complémentarité et une meilleure efficacité collective. Pouvez vous m’éclairer sur ce point ?

Coach MB :
Dans cette différence de rythme, je vois et j’entends une tension entre l’élan, l’initiative et la culpabilité de se lançer.
Chacun vit un scénario, c’est-à-dire un plan de vie basé sur les identifications et des décisions enfantines qui agissent comme des marqueurs dans notre cerveau
Les scénarios peuvent s’accrocher positivement ou négativement (ici la part " crapaud " domine)
J’ai l’impression que vous vivez un scénario que j’appellerai le syndrome de réussite, un scénario : " presque… but, j’ai envie, si vous me le permettez, de vous appeler Monsieur Toujourpluho !
Vous le savez, vous avez des qualités de stratégie, de ténacité (avec un besoin d’être reconnu pour vos convictions) mais aussi d’indisponibilité, d’insatisfaction…débouchant sur du stress avec une tendance à ne voir que les erreurs, à partir en croisade pour un présent meilleur…à cause d’un… " sois parfait " qui peut entraîner la joie de vivre
Dans cet épisode de colère, vous êtes dans un " jeu psychologique "
Comment savoir si on est dans un jeu : en répondant à la question suivante, si ce que je tente en ce moment échouait, est ce que j’en voudrait à l’autre ou à moi ?

Un jeu apparaît quand on change de rôle, quand de victime ou de sauveteur, on devient persécuteur
Les jeux s’inscrivent dans des rapports de pouvoir et donc de position de vie non gagnant-gagnant. Un jeu commence par une amorce, c’est-à-dire une dévalorisation faite par l’autre, se poursuit par un dialogue interne, c’est-à-dire une dévalorisation faite par soi, puis suit une réponse : passivité ou agitation, enfin un résultat négatif vient confirmer le cadre de référence : " pourquoi faut il toujours que je rattrape leurs bêtises !
Je ressens en vous entendant que l’émotion permise est la culpabilité et l’émotion interdite la colère. C’est pourquoi cette dernière ressort de façon contrôlée, par un renversement de l’émotion " parasite"

Comment sortir d’un jeu : en écoutant activement l’autre sans dévalorisation et en formulant une vraie demande, c’est-à-dire une demande qui devant le refus n’aboutit pas à une dévalorisation de soi
Ai-je répondu à votre question ?

Coaché PCP :
Qui, cela fait du bien de clarifier cela, il y a une mine dans ces notions de position de vie .
En ce qui concerne le chemin du développement, je prends conscience que je dois déléguer, faire confiance .
Je dois faire le deuil, le renoncement d’avoir une équipe parfaire
Je dois aider mon équipe à faire le deuil du père…je ne dois pas faire à sa place mais exiger que cela soit fait !

Un deuil, c’est une vallée de larmes qui comprend une descente à travers la tristesse, la colère, la peur puis une remontée qui se traduit par l’acceptation, le pardon et la découverte du cadeau caché .
Développer sa fonction inférieure, c’est après des moments d’incertitude, ressentir un sentiment de complétude, c’est aussi développer des talents cachés.

Il s’agit d’être plus dans le concret si je comprends bien, je pourrais jardiner par exemple pour faire cesser l’agitation de ma pensée, je prends déjà plaisir à prendre mon temps pour accompagner mon jeune fils.



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